Centre Pompidou
Edvard Munch est parfois considéré comme un artiste du 19e siècle, un peintre symboliste ou pré-expressionniste. Une idée reçue en fait aussi un artiste reclus, en proie à de violentes angoisses, dépressif, une âme tourmentée. L'exposition montre, à rebours de cette mythologie, que Munch était ouvert aux débats esthétiques de son temps, et qu'il a entretenu un dialogue constant avec les formes de représentation les plus contemporaines : la photographie,
le cinéma et le théâtre de son époque. Il ira jusqu'à faire lui-même l'expérience de la photographie et du film, osant des autoportraits qu'il est sans doute le premier à avoir réalisés, à bout portant, en tenant l'appareil d'une main : « J'ai beaucoup appris de la photographie, déclare-t-il. J'ai une vieille boîte avec laquelle j'ai pris d'innombrables photos de moi-même. Cela donne souvent d'étonnants résultats. Un jour lorsque je serai vieux, et n'aurai rien d'autre de mieux à faire que d'écrire mon autobiographie, alors tous mes autoportraits ressortiront au grand jour. » (Edvard Munch, interviewé par Hans Tørsleff, 1930)
Munch était pleinement « moderne », c'est la thèse que défend cette exposition que lui consacre le Centre Pompidou, avec cent quarante oeuvres, dont une soixantaine de peintures, cinquante photographies en tirages d'époque, des oeuvres sur papier, des films et l'une des rares sculptures de l'artiste. À travers neuf thèmes, elle présente un ensemble comme il a rarement été
possible d'en voir, associé à ses expérimentations photographiques et filmiques. Visite en neuf points
REPRISES
Variantes, copies, autant de termes qui pointent un aspect essentiel dans l'oeuvre de Munch, c'est-à-dire la répétition d'un même motif. Décontextualisé, il s'apparente alors à un signe autonome. Il existe, par exemple, sept versions des Jeunes Filles sur le pont, sans compter les adaptations graphiques. Quelques chefs-d'oeuvre de sa période symboliste dialoguent aussi avec leurs reprises tardives, peintes souvent dans un style plus expressif où le contour se dissout et où la couleur s'intensifie.
Munch naît le 12 décembre 1863 à
Loten, en Norvège, et grandit à Christiana - devenu Oslo après l'indépendance
du pays en 1905. Le père est médecin militaire, à la morale puritaine stricte.
La maladie et la mort écrasent son enfance. Sa mère succombe à la tuberculose en 1868, puis sa soeur Sophie.
Une autre soeur souffre de dépression et son frère meurt quelques mois après s'entre marié. De ces tragédies naît la première toile dans laquelle le peintre, après une formation conventionnelle, s'efforce de s'en deganger : L'Enfant malade, de 1885, sujet sur lequel Munch est par la suite revenu plusieurs fois. L'oeuvre porte la trace du premier séjour de Munch à Paris, en 1885, le temps de s'intier à l'impressionnisme et de renoncer à l'exécution minutieuse exigée par le réalisme.
La maladie et la mort écrasent son enfance. Sa mère succombe à la tuberculose en 1868, puis sa soeur Sophie.
Une autre soeur souffre de dépression et son frère meurt quelques mois après s'entre marié. De ces tragédies naît la première toile dans laquelle le peintre, après une formation conventionnelle, s'efforce de s'en deganger : L'Enfant malade, de 1885, sujet sur lequel Munch est par la suite revenu plusieurs fois. L'oeuvre porte la trace du premier séjour de Munch à Paris, en 1885, le temps de s'intier à l'impressionnisme et de renoncer à l'exécution minutieuse exigée par le réalisme.
Edvard Munch est une proie de
choix pour les biographes. Drames, scandales, violence, sexe et mort, rien n'y
fait défaut. Le dernier ouvrage paru, celui de l'écrivain norvégien Atle Næss,
est ainsi intitulé Munch, les couleurs de la névrose
Cette libération se poursuit à Christiana
dans la deuxième moitié de la décennie, jusqu'au retour à Paris à l'automne
1889, grâce à une bourse accordée par l'Etat norvégien pour trois ans. Manet,
Whistler, Gauguin, Van Gogh deviennent des références essentielles. Comme elles sont alors loin d'entre acceptées, Munch fait vite l'expérience de la réprobation, dans son pays natal,
mais aussi à Berlin, où ses toiles, présentées à l'automne 1892, font hurle.
L'apaisement ne vient que
progressivement, en grande partie dans l'isolement. En 1916, Munch achète une
maison dans la campagne, près d'Oslo. Il y vit seul, ce qui ne l'empêche pas d ' exposer , de recevoir des amateurs et des admirateurs et de vérifier que sa gloire résiste au temps. Il meurt durant la guerre, le 23 janvier 1944,
à Ekely, près d'Oslo, non sans avoir légué à la ville un millier de toiles et 4 500 oeuvres sur papier qui ont formé
le fonds du Munch Museum.
http://www.centrepompidou.fr
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